Hommage à Catherine Gide – 1923-2013

Catherine Gide aurait eu 100 ans cette année. Dix ans après la disparition de la fille du prix Nobel de littérature, il importait de rendre hommage à la personnalité et aux initiatives de cette femme, grandie à Saint-Clair au Lavandou et chargée d’un héritage culturel prestigieux qu’elle a assumé avec dévouement. Les 15 et 16 avril derniers, deux journées ont donc été consacrées à cet hommage organisé par le Réseau Lalan et la Fondation Catherine-Gide, avec la complicité de l’Association des amis d’André Gide et le soutien du service culturel du Lavandou et du Conseil départemental du Var.
Le samedi matin, à la Villa Théo (centre d’art du Lavandou), s’était rassemblée une quarantaine de personnes accueillies par Raphaël Dupouy, président du Réseau Lalan et attaché culturel de la ville. Tout d’abord, Ambre Philippe et Paola Codazzi ont plongé dans les archives de la Fondation Catherine-Gide pour esquisser un portrait nuancé de la personnalité méconnue de Catherine Gide, dans ses rapports avec sa famille, ses amis, écrivains et éditeurs.
L’occasion de découvrir également une Catherine Gide photographe tout à fait intéressante. Ensuite, Maryvonne de Saint Pulgent, a évoqué comment une visite de Catherine Gide à la Fondation des Treilles à Tourtour permit de créer des liens importants entre les deux institutions. C’est ainsi qu’une partie des archives d’André Gide sont désormais déposées aux Treilles dans la Fondation Jean-Schlumberger-Catherine-Gide.
Pierre Masson et Martine Sagaert ont donné successivement deux portraits complémentaires de Catherine : Pierre Masson a essayé d’éclairer les principales étapes d’une relation rendue difficile pour Catherine qui n’apprit qu’à 13 ans l’identité d’un père à la célébrité écrasante ; ensuite Martine Sagaert s’est intéressée à la relation de Catherine avec sa mère, Élisabeth Van Rysselberghe (la fille du peintre Théo), et avec ses propres enfants, à travers les écrits de Catherine.
L’après-midi, Dominique Iseli, l’une des trois filles de Catherine Gide, a tracé avec sensibilité et humour le portrait de sa mère, saisie dans ses activités quotidiennes, son goût pour la nature et les animaux. C’est ce goût qu’elle épanouissait à Cabris, dans sa maison du chemin des Audides dont Peter Schnyder, son dernier mari, nous a fait faire la visite, images à l’appui.
Brigitte Chimier, conservatrice au musée d’Uzès, a ensuite présenté et analysé, avec la finesse d’une historienne de l’art, deux portraits de Catherine récemment acquis pour la salle André-Gide du musée.
Pour clore la journée, quatre voix se sont unies : deux récitantes, Ambre Philippe et Paola Codazzi, et deux musiciennes, Katia Viel au violon et Cécile Verolles au violoncelle, qui ont su, avec sensibilité, nous faire vivre les sentiments éprouvés par Catherine tout au long de sa vie, les paroles et les musiques se relayant pour créer une même émotion.
Le dimanche matin, les participants se sont retrouvés au cinéma du Lavandou, Le Grand Bleu, pour la projection du film documentaire réalisé en 2007 par Jean-Pierre Prévost, consacré à Catherine Gide à Saint Clair et à Cabris (A-M).
Pour finir, une table ronde réunissait quatre femmes responsables de fondations culturelles : Édith Heurgon (Centre Culturel International de Cerisy), Véra Michalski-Hoffmann (Fondation Jan-Michalski), Maryvonne de Saint Pulgent (Fondation des Treilles), Ambre Philippe (Fondation Catherine Gide). Chacune d’entre elles exposa les buts et le fonctionnement de son institution. Pour clore cette séance, nous avons eu le plaisir d’écouter Katia Viel et Cécile Verolles, retrouvant à nouveau l’émotion qu’elle avaient su nous faire partager la veille.